D’anciens candidats à la présidentielle malienne, une dizaine de partis politiques de l’opposition et de la majorité ainsi que des associations ont formé dimanche dernier à Bamako, un nouveau front contre le pouvoir baptisé Convergence des forces patriotiques.
A l’initiative de ce projet se retrouvent Oumar Mariko, du parti Solidarité africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (Sadi), le général Moussa Sinko Coulibaly, tous deux candidats à la présidentielle et très critiques dans leur discours contre le pouvoir actuel à Bamako.
Il y a également Housseini Amion Guindo, candidat à la dernière présidentielle et ancien ministre du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) jusque-là membre de la mouvance présidentielle, ainsi que Moussa Mara, ancien Premier ministre d’IBK.
C’est la première fois dans l’histoire du Mali que les frontières entre les formations s’effondrent ainsi et que des partis de l’opposition et de la majorité s’unissent pour un objectif commun.
Cette toute nouvelle alliance a fixé deux principaux objectifs à son combat à savoir la mauvaise gouvernance et le report des législatives qu’elle considère comme illégales.
Les législatives au Mali, initialement prévues en novembre-décembre, ont été reportées à 2019, sur décision de la Cour constitutionnelle, prolongeant de six mois le mandat des députés à la demande de l’Assemblée nationale.
La nouvelle plateforme qualifie cette manœuvre de « tripatouillage juridique » de la part du pouvoir et a appelé « le peuple malien à se dresser contre l’arbitraire ».
Mais les griefs de la Convergence des forces patriotiques contre le pouvoir ne s’arrêtent pas là. Plusieurs des initiateurs du nouveau mouvement dénoncent « la mauvaise gouvernance», «la corruption» et «le manque d’initiatives» du gouvernement pour résoudre la crise dans le nord et le centre du pays, régions où persistent les attaques attribuées à des groupes djihadistes.
Le président IBK est également l’objet d’accusations de fraude depuis sa réélection au second tour le 12 août dernier face au chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé.