Ce lundi à Washington commence le procès d’Ahmed Abou Khattala, un Libyen qui commandait la milice islamiste Ansar al-Charia, et qui est accusé d’avoir dirigé l’attaque en 2012 contre le personnel diplomatique américain à Benghazi, dans l’est de la Libye. Cette attaque avait fait quatre morts, dont l’ambassadeur des Etats-Unis.
Ahmed Abou Khattala comparait pour meurtre et soutien au terrorisme devant un tribunal fédéral de la capitale américaine. Selon les chefs d’inculpation, il dirigeait un groupe d’une vingtaine d’hommes armés qui ont pénétré dans la soirée du 11 septembre 2012 dans le complexe diplomatique, avant de mettre le feu à la villa où se trouvaient l’ambassadeur américain, Chris Stevens, et un employé, Sean Smith.
Tous deux sont morts asphyxiés. Le même soir, quelques heures plus tard, deux agents de la CIA, Glen Doherty et Tyrone Woods, venus aider les cinq agents de sécurité diplomatique américains ont été tués lors de l’attaque au mortier contre leur annexe.
Dans son jugement du 16 août 2016, le juge Christopher Cooper avait conclu qu’Ahmed Abou Khattala avait décidé d’ignorer « en toute connaissance de cause » son droit à rester silencieux. Il se prononçait ainsi contre l’argument avancé par les avocats de l’accusé qui assuraient que la longue traversée de 13 jours, jusqu’aux Etats-Unis était destinée à obtenir de leur client des informations sans protection légale.
Ahmed Abou Khattala a été capturé il y a trois ans par un commando et acheminé par bateau aux Etats-Unis. L’attaque contre la représentation diplomatique des Etats-Unis à Benghazi était l’une des pires attaques depuis 1979 contre une ambassade américaine. L’affaire avait très rapidement pris une tournure politique, les Républicains ayant accusé la secrétaire d’Etat de l’époque, la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton, d’en être responsable.