Des peshmergas ont quitté mardi le Kurdistan irakien pour aller prêter main forte aux défenseurs de Kobani, ville kurde du nord de la Syrie assiégée par les djihadistes de l’Etat islamique, rapporte un membre du Parti démocratique du Kurdistan (PDK). Partis de l’aéroport d’Erbil, ils doivent se rendre à Silopi, ville de Turquie proche de la frontière syrienne, d’où ils gagneront Kobani par la route, précise Hemin Haourami sur Twitter.
Sous la pression des Etats-Unis, la Turquie a annoncé la semaine dernière qu’elle autorisait des peshmergas venus d’Irak, avec lesquels elle entretient de bonnes relations, à traverser son territoire pour rejoindre Kobané.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a cependant accusé le principal parti kurde de Syrie, le Parti de l’union démocratique (ou PYD, pour Partiya Yekîtiya Demokra) de ne pas vouloir de l’aide des pershmergas, des combattants du Kurdistan irakien, pour défendre Kobané contre les troupes de l’EI, rapportait la presse turque dimanche.
Le PYD, qu’il a qualifié d’organisation « terroriste », ne veut pas risquer de perdre son influence dans le nord de la Syrie, a déclaré aux journalistes le président turc dans l’avion qui le ramenait d’une visite en Estonie.
Ankara reproche au PYD à la fois d’être trop proche du régime de Bachar Al-Assad et d’être le bras armé en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui lutte depuis trois décennies en Turquie pour l’indépendance du Kurdistan. En revanche, Ankara a peu à peu au cours des dernières années amélioré ses relations avec les autorités régionales au Kurdistan irakien, qui contrôlent les peshmergas.