Le Forum annuel sur la paix et la sécurité en Afrique qui s’est achevé hier mardi à Dakar, a été l’occasion pour les participants de revenir sur le douloureux rappel sur les défaillances de l’Etat malien, des défaillances qui hypothèquent les efforts de la nouvelle force militaire commune du G5 Sahel pour stabiliser la région.
Au fur et à mesure que le mandat de l’actuel président malien Ibrahim Boubacar Keïta, élu en septembre 2013, avance vers son terme en automne 2018, l’autorité et les capacités de l’Etat dans le pays, ne cessent de reculer et de s’affaiblir. Dans toutes les zones «libérées» d’où les troupes françaises ont chassé les groupes armés, l’Etat n’a pas repris sa place.
Les missions de base du service public comme l’eau ou la santé ne sont plus assurées. Au premier plan avec la gestion de l’hôpital de Gao, mais également de Kidal, où les Malines ont pris le relais des Médecins du monde, ainsi que dans la remise en fonction du centre de réhabilitation orthopédique à Mopti au centre du pays, où le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) tire la sonnette d’alarme.
Cette situation ouvre la voie aux troubles ethniques et aux visées djihadistes. Des affrontements communautaires sont de plus en plus fréquents entre les éleveurs peuls, deuxième ethnie du pays après les Bambaras et des exécutions sommaires dans lesquelles des éléments de l’armée malienne sont soupçonnés.
Ce climat menace de saper les efforts de la force G5 Sahel, qui comprend la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Burkina Faso et le Tchad. Celle-ci, avec un effectif final de 4.000 soldats permanents, doit remplacer les militaires français du dispositif Barkhane et assurer la sécurité de la région.