Les forces kurdes lancent une vaste opération sécuritaire dans le camp syrien de réfugiés d’Al-Hol

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Les forces kurdes en Syrie ont lancé hier dimanche, une vaste opération de sécurité dans le camp de déplacés d’Al-Hol, et procédé à des dizaines d’interpellations de résidents soupçonnés d’appartenance au groupe djihadiste Etat islamique (EI), rapporte l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme (OSDH) basé à Londres.

Selon l’ONG, l’opération a été lancée hier à l’aube dans le camp de réfugiés Al-Hol et le village voisin, où des opérations de ratissage ont été menées. Les FDS (Forces démocratiques syriennes), dominées par des combattants kurdes, ont indiqué que l’opération, à laquelle participent la milice kurde des Unités du peuple (YPG) et la police locale, durera au moins 10 jours. 

La coalition internationale antidjihadiste, menée par Washington, aurait apporté un soutien à cette opération, en matière de «renseignements, de surveillance et de reconnaissance». 

Le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane a affirmé que ce sont une trentaine de femmes et d’hommes, soupçonnés de soutenir l’EI, qui ont été interpelés et que «les arrestations se poursuivent». 

L’objectif de l’opération est d’entraver les activités de l’Etat islamique dans la région. A de nombreuses reprises, les Nations unies ont mis en garde contre une détérioration de la situation sécuritaire dans le camps d’Al-Hol où vivent près de 62.000 personnes, dont 93% de femmes et d’enfants, dans le nord-est de la Syrie en guerre. 

Ce camp, qui accueille des familles syriennes, irakiennes, mais aussi d’Europe ou d’Asie, a été secoué par plusieurs incidents impliquant parfois des partisans de l’EI, dont des tentatives d’évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d’ONG. 

Il serait perçu par certains de ses détenus comme le dernier vestige du califat de l’Etat islamique, selon un rapport onusien publié en février qui signalait des cas de radicalisation, de formation, de collecte de fonds et d’incitation à des opérations extérieures. 

Selon l’OSDH, au moins 40 personnes ont été tuées dans ce camp depuis le début de l’année. Début mars, Médecins sans frontières (MSF) avait annoncé la suspension de ses activités à Al-Hol après la mort de l’un de ses employés qui vivait dans le camp avec sa famille. A côté de tensions tribales, ce sont bel et bien des cellules de l’EI qui sont pointées du doigt pour ces meurtres.