Le difficile parcours d’une femme : Entre l’asile, l’excision, et l’espoir d’une vie meilleure en France

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L’assistante sociale suggère à Nassira, une immigrée ivoirienne en situation irrégulière en France et enceinte de cinq mois, que si elle porte une fille, une demande d’asile pourrait être envisagée pour la protéger de l’excision, une pratique qu’elle a elle-même subie en Côte d’Ivoire, où elle a également été mariée de force et a fui un mariage violent.

Nassira, mère d’un fils d’un an né en France, vit dans un hôtel social à Sevran, près de Paris, et fait face à des défis complexes liés à son statut précaire. Son histoire souligne les inégalités de pouvoir entre hommes et femmes dans son pays d’origine.

En Côte d’Ivoire, où 37% des femmes de 15 à 49 ans subissent l’excision, cette mutilation peut avoir des conséquences médicales et psychologiques graves, allant de douleurs intenses à des complications pendant la grossesse et l’accouchement, en passant par des traumatismes psychologiques.

Annalou Kleinschmidt, référente violences faites aux femmes à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), souligne que des milliers de jeunes filles sont sous la protection de l’Ofpra en France pour éviter les mutilations sexuelles féminines dans leur pays d’origine.

Nassira exprime sa crainte d’être renvoyée en Côte d’Ivoire et son désir de travailler et d’étudier, ce qui est compliqué sans papiers. Si elle attend une fille, l’asile pour son enfant pourrait garantir un titre de séjour français, mais les demandes ne sont pas toujours fructueuses.

Les obstacles comprennent l’obtention d’un certificat de non-excision, délivré après un examen gynécologique dans une unité médico-judiciaire. Cependant, ces unités sont surchargées, surtout en Île-de-France, et l’examen, bien que nécessaire, doit être réalisé avec précaution pour ne pas devenir une forme de violence institutionnelle envers les fillettes examinées.

Violaine Husson de la Cimade met en garde contre le manque de préparation des petites filles à de tels examens, qui doivent être répétés tous les trois à cinq ans une fois l’asile accordé. L’attribution de l’asile se fait au cas par cas, impliquant des entretiens détaillés avec les parents sur des éléments tels que la zone d’origine, l’ethnie, les traditions familiales et le risque d’excision.

Isabelle Gillette-Faye souligne la complexité de ce processus, avertissant que des femmes de pays interdisant l’excision peuvent toujours être victimes de cette pratique, soulignant le cas du Sénégal, selon un article de l’AFP. 

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