Taïwan rejette fermement le modèle « Un pays, deux systèmes » chinois après les leçons de Hong Kong

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Pendant la campagne présidentielle taïwanaise, la menace potentielle de l’application du principe chinois « Un pays, deux systèmes », similaire à celui de Hong Kong, a suscité des inquiétudes parmi les Taïwanais. You Sian-ming, un ex-policier de 58 ans, maintenant gérant d’une agence de voyage, qualifie « Un pays, deux systèmes » de mensonge du Parti communiste chinois, faisant référence à la situation à Hong Kong après sa rétrocession en 1997.

Les manifestations à Hong Kong en 2019, réclamant plus d’autonomie vis-à-vis de Pékin, ont été durement réprimées, suivies par l’imposition par la Chine d’une loi de sécurité nationale en 2020, réduisant au silence la société civile. Ces événements ont renforcé les craintes des Taïwanais, qui ont réélu la présidente souverainiste Tsai Ing-wen en 2020, mettant en avant le risque similaire pour Taïwan.

Pour les Taïwanais, Hong Kong est un exemple d’échec du principe « Un pays, deux systèmes ». L’idée de « réunification » avec la Chine, promue par le président chinois Xi Jinping, est impopulaire à Taïwan, où plus de 90% de la population se reconnaît dans son gouvernement et son identité distincts.

Les trois candidats présidentiels, malgré leurs différences, ont exprimé leur rejet du principe chinois. Même le principal parti d’opposition, le Kuomintang, favorable à un rapprochement avec Pékin, refuse d’envisager cette option.

Les électeurs taïwanais, même s’ils expriment des préférences politiques différentes, sont unanimes à rejeter l’idée d’une seule Chine. Certains estiment que Taïwan a son propre territoire, gouvernement et armée, et ils restent loyaux à la République de Chine, le nom officiel de l’île.

La peur de perdre la démocratie et le mode de vie actuels en rejoignant la Chine communiste est une préoccupation majeure parmi les Taïwanais, renforcée par la situation actuelle à Hong Kong. La majorité soutient le maintien du statu quo, où Taïwan n’annonce pas son indépendance tout en évitant de se rapprocher de la Chine. Les Taïwanais souhaitent que les relations avec Pékin ne s’améliorent pas et rejettent catégoriquement l’idée d’appliquer le principe « Un pays, deux systèmes ».

 

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