L’application de messagerie émiratie ToTok accusée d’espionnage

Selon une enquête publiée par le New York Times, l’application de messagerie mobile ToTok, particulièrement populaire au Moyen-Orient, servirait d’outil d’espionnage au gouvernement des Emirats arabes unis. 

ToTok permettrait au gouvernement émirati de suivre notamment les conversations des utilisateurs, de connaître leur position GPS ou encore de visualiser leurs images et vidéos à leur insu. 

En s’inscrivant sur cette application, les internautes acceptaient tout simplement que leurs données soient partagées avec les sociétés du groupe, dont certaines travaillent pour le compte des services de renseignements émiratis. 

Dans son rapport, le New York Times révèle que l’application ToTok est l’œuvre de Breej Holding, une société-écran derrière laquelle se cachent Dark Matter et Pax Al, deux entreprises dont les locaux se situent à Abou Dhabi et qui sont liées aux services de renseignements émiratis. 

Dark Matter, qui emploie notamment d’anciens agents de la NSA et du renseignement militaire israélien, est également sous le coup d’une enquête du FBI pour cybercriminalité. 

Après la  publication dimanche de l’enquête du New York Times, qui a appuyé ses recherches sur des sources du renseignement américain et des spécialistes en cybersécurité, l’application ToTok a été supprimée dès lundi des magasins d’applications de Google et d’Apple. Mais les personnes qui l’ont déjà installée sur leurs smartphones pourront tout de même continuer à l’utiliser. 

Lancée en juillet 2019, ToTok s’est particulièrement imposée chez les utilisateurs de smartphones des Emirats arabes unis, mais aussi chez plusieurs millions d’utilisateurs d’autres pays du Moyen-Orient, ainsi qu’en Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique du Nord, devenant ce mois-ci l’une des applications les plus téléchargées aux Etats-Unis. 

L’application revendiquait en décembre 2019, près de  9,8 millions d’utilisateurs. Dans un message partagé lundi, ToTok ne dément aucune des accusations d’espionnage et affirme en revanche, respecter «les obligations de la vie privée», sans pour autant préciser lesquelles. 

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