L’armée a pris les choses en main pour mettre un terme à la crise qui secoue le pays et qui a fait 47 morts depuis le 26 juin. Hier mercredi, au terme de l’ultimatum qu’elle lui avait posé, elle a destitué le président Morsi. Celui-ci-ci et l’ensemble de son équipe sont placés sous détention militaire.
Le président Morsi vient d’être transféré au ministère de la Défense tandis que toute l’équipe présidentielle est maintenue en résidence surveillée au club de la Garde républicaine de la présidence. Saad al-Katatni, le chef du PJL (Parti de la Justice et de la Liberté), la vitrine politique des Frères musulmans, ainsi que l’adjoint du Guide suprême ont également été arrêtés. 300 mandats d’arrêts auraient été lancés contre des membres du mouvement islamiste. La constitution a été suspendue par l’armée et un comité chargé d’examiner les propositions d’amendements constitutionnels doit être formé. Les militaires égyptiens avaient promis d’intervenir si le président Morsi ne répondait pas favorablement aux revendications de la population dont une partie l’accuse d’avoir voulu instaurer un régime autoritaire au profit des Frères musulmans dont il est issu. Pour satisfaire la population, une « feuille de route » a été élaborée par l’armée, en consultation avec les chefs religieux chrétiens et musulmans du pays et l’opposition. Une nouvelle transition doit démarrer avec comme président intérimaire le président du Conseil constitutionnel Adly Mansour qui vient de prêter serment. La formation d’un nouveau gouvernement regroupant toutes les forces nationales et doté des pleins pouvoirs devrait suivre. L’armée ne précise pas combien de temps pourrait durer cette période transitoire.
Ces évènements suscitent de vives inquiétudes à l’étranger. Devant la prise de pouvoir par l’armée que le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon juge préoccupante, le président américain Barack Obama appelle à l’élection rapide d’un nouveau gouvernement civil. Paris et Londres pour leur part multiplient les appels au calme.