Le ministère espagnol de l’Intérieur a annoncé hier mardi l’arrestation par les autorités espagnoles et marocaines de quatorze personnes soupçonnées de recruter pour le compte de l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
Treize de ces interpellations ont été réalisées au Maroc, six à Fès, six à Nador et une à Casablanca, et une autre dans la petite ville de San Martin de la Vega, dans la banlieue de Madrid. Cette dernière interpellation porte sur un résident espagnol d’origine marocaine donné pour être la tête pensant du réseau. L’opération qui a permis ces arrestations, fruit d’une collaboration du Commissariat général d’information de la police nationale espagnole et de la DGST (Direction Générale de la Surveillance du Territoire) marocaine, a été lancée lorsque la police nationale espagnole a repéré un suspect qui avait des relations professionnelles et sociales dans l’enclave de Melilla au Maroc. Le ministère espagnol de l’Intérieur affirme que les individus arrêtés font partie d’un réseau chargé d’attirer et d’envoyer des combattants étrangers rejoindre les rangs de l’organisation de l’Etat islamique dans la région syro-irakienne qu’elle contrôle. Ils auraient également eu l’intention de reproduire au Maroc et en Espagne les massacres commis par les djihadistes de l’Etat islamique dans le but de créer un climat de psychose et d’instabilité.
En Espagne, placée au niveau quatre d’alerte terroriste sur un maximum de cinq depuis le 26 juin et les attentats de Sousse en Tunisie qui ont causé la mort de 38 touristes, 48 djihadistes présumés ont été arrêtés depuis le début de l’année. Le Maroc, qui se considère comme une cible potentielle de l’organisation de l’Etat islamique a annoncé le 27 juillet que près de 286 marocains sur les 1 350 qui ont rejoint le mouvement djihadiste ces deux dernières années ont perdu la vie.