En marge d’une visite à Paris, Mohamed Dayri, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, a renouvelé l’appel de son gouvernement à une levée de l’embargo sur les armes imposé à son armée et à des frappes aériennes internationales pour lutter contre les djihadistes de l’Etat islamique.
Malgré des moyens limités, l’Etat islamique est présent en Libye à Derna, Benghazi, Syrte et Sabratha, à l’ouest de Tripoli. Samedi, les chefs du mouvement en Syrie et en Irak ont lancé un appel à renforcer les rangs de la branche libyenne pour faire du pays une de leurs bases-arrières. La grande crainte des deux gouvernements qui se disputent le pouvoir dans le pays est de voir les djihadistes prendre le contrôle de champs pétrolifères. Mais déjà, dans les territoires sous leur contrôle, les djihadistes de l’Etat islamique se livrent à toutes sortes d’exaction. Des personnes sont crucifiées, brûlées vives et des cadavres sont déterrés de leurs tombes.
Face à cette situation, les attentes du gouvernement reconnu par la communauté internationale sont claires. Tout d’abord, il espère une levée des restrictions imposées à l’armée libyenne par l’ONU en 2011 de manière à permettre à ses militaires de s’équiper de l’armement minimum nécessaire pour combattre les terroristes. Ensuite, il souhaite une intervention internationale le plus rapidement possible, plus précisément des moyens aériens qui viendraient appuyer les forces armées libyennes au sol.
Mais la mise en œuvre de ce soutien si ardemment souhaité par le gouvernement reconnu par la communauté internationale est freinée par les blocages dans les négociations menées sous l’égide des Nations unies pour la création d’un gouvernement d’union entre ce gouvernement et la coalition « Fajr Libya » qui contrôle Tripoli depuis un an. Le gouvernement de Mohamed Dayri accuse la coalition au pouvoir à Tripoli de tergiversations et demande à la communauté internationale de faire pression sur elle.