Accusé d’avoir ignoré le verdict de la cour constitutionnelle espagnole qui avait suspendu le 4 novembre 2014 une consultation sur l’indépendance de la Catalogne, le procès d’Artur Mas, président catalan de 2010 à 2016 s’ouvre ce lundi.
Il offre une tribune inespérée aux séparatistes déterminés à accélérer le processus de séparation d’avec l’Espagne.
Artur Mas parait depuis 9h00 (8h00 GMT) devant la Cour d’appel de Barcelone, de même que deux autres anciens membres de l’exécutif catalan, Joana Ortega, ex-vice-présidente, et Irene Rigau, qui était en charge de l’Education.
L’exécutif catalan, alors que les accusés en faisaient partie, avait recruté des bénévoles pour l’organisation du référendum, via un site Internet, réquisitionné lycées et collèges, distribué des bulletins de vote, et mis à disposition 7 000 ordinateurs portables pour la transmission et le décompte des résultats. Ce faisant, il était passé outre l’arrêt de la cour constitutionnelle espagnole, qui avait suspendu le 4 novembre 2014 cette consultation jugée illégale par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy à Madrid car elle portait sur un sujet, l’unité de l’Espagne, qui devait être débattu par tous les Espagnols.
Au final, quelque 2.3 millions de personnes sur quelque 6 millions d’électeurs potentiels avaient participé au référendum, 80% d’entre eux ont voté pour l’indépendance. Cette démonstration de force des indépendantistes qui réclament depuis plusieurs années un référendum en bonne et due forme sur le modèle du vote organisé en Ecosse en 2014 est à l’origine des péripéties des accusés de ce lundi.
L’accusation a requis pour Artur Mas une condamnation à une interdiction d’exercer une fonction publique et d’occuper un mandat électif pendant dix ans et neuf ans pour ses collaboratrices.
Les indépendantistes en Catalogne, riche région du nord-est comptant 7.5 millions d’habitants, et qui sont majoritaires au parlement régional depuis septembre 2015 assurent que cette année, en septembre au plus tard, ils organiseront un véritable référendum d’auto-détermination, avec ou sans l’accord de Madrid et promettent de faire sécession s’ils l’emportent.