Le ministère américain de la Justice a indiqué hier mardi dans un communiqué, que la banque publique turque Halkbank a été inculpée par la justice américaine, en tant qu’institution et elle est poursuivie pour fraude, blanchiment d’argent, et entraves aux sanctions des Etats-Unis contre l’Iran.
Cité dans le communiqué, le ministre adjoint John Demers a affirmé que, de 2012 à 2016, Halkbank a « conspiré pour saper les sanctions américaines contre le régime iranien en permettant à l’Iran d’accéder à des milliards de dollars de fonds, tout en trompant le régulateur américain sur ces opérations ». Le gouvernement américain assure que de hauts-responsables iraniens et turcs ont participé ou protégé ces opérations.
Si les conséquences pratiques de cette inculpation pour Halkbank ne sont pas connues dans l’immédiat, son annonce ne devrait pas contribuer à apaiser le climat particulièrement tendu entre la Turquie et les Etats-Unis.
Washington a imposé lundi dernier de premières sanctions à la Turquie pour la pousser à stopper son offensive contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, et le Congrès américain menace de voter des mesures punitives encore plus sévères.
Ce n’est pas la première fois que la banque publique turque est épinglée par la justice des Etats-Unis. Mehmet Hakan Atilla, un ex-directeur adjoint de la banque, avait été condamné en janvier 2018 à New York pour contournement des sanctions américaines contre l’Iran, à l’issue d’un procès qui avait mis en cause le président turc Recep Tayyip Erdogan et plusieurs de ses ministres. Condamné à 32 mois de prison, Atilla avait été libéré par anticipation en juillet 2019.