Moscou a montré sa détermination à maintenir Kiev dans son giron en décidant de baisser d’un tiers le prix du gaz livré à l’Ukraine. L’objectif est de renforcer la position du président Ianoukovitch face à l’opposition pro-européenne qui fait pression pour la signature d’un accord d’association avec l’UE.
La réduction du tarif du gaz fourni à l’Ukraine entrera en vigueur à partir de janvier, Kiev devant débourser uniquement 268 dollars les 1000 mètres cubes de gaz russe au lieu de 400 dollars actuellement. La Russie a également décidé d’acheter pour 15 milliards de dollars d’obligations émises par le gouvernement ukrainien. Il s’agit d’une autre perche tendue par le président russe Vladimir Poutine à son homologue ukrainien, confronté à une fronde sans précédent de l’opposition qui cherche à l’empêcher d’ancrer davantage l’Ukraine au voisin de l’Est. Il y a presque un mois, le président Viktor Ianoukovitch avait déclenché un vaste mouvement de protestation dans le pays en renonçant à signer un accord d’Association avec l’Union européenne. Même si le mouvement pro-européen semble s’essouffler, des milliers de manifestants continuent de protester et d’appeler à la démission du président.
Mais à la différence de l’Union européenne qui, surprise par l’ampleur du mouvement, a opté pour la suspension des négociations avec Kiev sur l’accord d’association, Moscou a multiplié les signes de soutien au gouvernement ukrainien. Les négociations tenues mardi à Moscou entre Poutine et Ianoukovitch, les troisièmes depuis le début de la crise ukrainienne, en offrent une éclatante illustration.
En bonus de la réduction du tarif du gaz, Moscou a décidé que les livraisons de gaz par le groupe russe Gazprom à l’ukrainien Naftogaz se fassent désormais directement, sans intermédiaire. L’intervention par le passé du groupe russo-suisse RosUkrEnergo comme intermédiaire dans la livraison de gaz russe à l’Ukraine, a été à l’origine de plusieurs périodes de tension entre les deux pays.