Un sommet se tient ce vendredi en visioconférence, entre le président français, Emmanuel Macron et ses homologues des pays africains du G5 Sahel, à savoir la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.
Il s’agit de préciser les contours de la réduction des effectifs des militaires français et d’évoquer une réarticulation de la lutte antidjihadiste autour d’une alliance internationale.
Paris essaiera à cette occasion, de convaincre ses partenaires africains de la viabilité de son projet européen de la task force « Takuba », des troupes d’élite censées former les unités maliennes au combat et qui rassemblent aujourd’hui 600 hommes, dont la moitié de Français, et des Estoniens, des Tchèques, des Suédois et des Italiens.
Après plus de huit ans d’engagement massif, des sommes d’argent colossales englouties et 50 soldats morts au combat, le président français Emmanuel Macron avait annoncé en juin la fin prochaine de l’opération « Barkhane » avec une revue à la baisse des effectifs des militaires français, 5.100 soldats actuellement, la fermeture de bases militaires et une réarticulation de la lutte antidjihadiste avec le concours de partenaires européens.
Ce revirement de situation a notamment été expliqué par l’instabilité politique dans certains pays du Sahel, comme le Mali ou le Tchad, ainsi que des manquements dans le «réengagement des décideurs pour faire revenir l’Etat et l’administration dans les zones qu’on libère du terrorisme militairement».
La France est intervient au Sahel depuis le début 2013 pour contrer la menace que faisaient peser des groupes armés terroristes sur le pouvoir malien. Puis, en 2014, l’opération Barkhane a incité les pays du G5 Sahel à combattre ensemble sous la conduite des armées françaises.
Mais en huit ans d’engagement, la violence à l’encontre des populations civiles n’a jamais cessé. Les groupes djihadistes continuent de se déployer sur de vastes territoires abandonnés par les Etats centraux et provoquent toutes les semaines de lourdes pertes au sein des forces armées comme des populations civiles.
L’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED) affirme que près de 8 000 civils ont été tués dans des attaques depuis 2013, dont 2 145 par la seule année 2020, qui a été la plus meurtrière de toutes.