Après seulement six semaines au pouvoir, plus précisément 44 jours, la Première ministre britannique Liz Truss a annoncé hier jeudi sa démission à Londres, devenant la cheffe de gouvernement ayant occupé le moins longtemps le 10, Downing Street en trois cents ans.
Dans une brève déclaration d’à peine plus d’une minute, Liz Truss n’a exprimé aucun regret sur son court passage à Downing Street, mais elle a simplement indiqué ne pas être en mesure de remplir l’agenda sur lequel le parti conservateur l’a élue.
Elle a annoncé un scrutin interne au parti conservateur pour lui succéder « d’ici à la semaine prochaine ». Mais Keir Starmer, le chef du Labour, le premier parti d’opposition britannique, a, pour sa part, appelé à des élections générales dès « maintenant », alors que les prochaines élections sont en principe attendues fin 2024.
Le mandat de Liz Truss avait commencé à battre de l’aile dès le 23 septembre dernier quand Kwasi Karteng, tout juste nommé chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances), avait présenté un « mini-budget » prévoyant des baisses d’impôts drastiques non financées et des cadeaux fiscaux aux plus aisés.
Les craintes de dérapage des comptes publics avaient fait chuter la livre au plus bas, tandis que les taux d’emprunt à long terme de l’Etat britannique avaient flambé. Le limogeage quelques jours plus de Kwasi Kwarteng, remplacé par Jeremy Hunt, chargé de rectifier le tir, n’a donc servi qu’à donner un léger sursis à Liz Truss.
Le député Graham Brady, qui dirige le comité 1922, chargé du fonctionnement du parti Tory, a annoncé qu’un successeur devrait être nommé d’ici au 28 octobre. Parmi les favoris pour succéder à Liz Truss figurent l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak, candidat malheureux lors de la phase finale du processus de désignation du chef du Parti conservateur cet été, Penny Mordaunt, la ministre chargée des relations avec le Parlement, ou encore l’actuel ministre des Finances Jeremy Hunt.