Le nom du prochain chef du parti travailliste britannique qui succèdera à Ed Milliband sera connu demain samedi. Mais déjà, un homme sort du lot, Jeremy Corbyn, qui a pris position contre l’austérité et pour la renationalisation des chemins de fer et de l’énergie.
Hier jeudi, dans la soirée, lors de son dernier meeting de campagne, le favori dans la course à la direction du Labour a réaffirmé à ses partisans sa volonté de « changer la politique au Royaume-Uni ». Le candidat, pourtant le plus contesté de tous, a pris une position radicalement à gauche, en faveur des petites gens, contre l’austérité, ou encore pour la renationalisation des chemins de fer et de l’énergie. Il prévoit de ne plus s’aligner systématiquement sur les Etats-Unis, l’abandon de l’arme nucléaire et s’est également prononcé pour la dépénalisation du cannabis. Sa campagne a séduit la base du parti travailliste et les syndicats. Mais sa politique très à gauche, un peu trop même, lui vaut de nombreuses critiques au sein même de son parti. Jeremy Corbyn dit s’inspirer de Syriza en Grèce et du mouvement Podemos en Espagne. Or, le parti estime que c’est une politique trop à gauche justement qui a été à l’origine des dernières défaites électorales du Labour.
Le dernier meeting de Jeremy Corbyn a vu la participation de plusieurs centaines de militants. Il s’est tenu dans la « Rock Tower », une église de pierre grise située dans son fief d’Islington Nord, dans le nord de Londres, dont il est député depuis 1983. Le vote pour élire le leader du parti d’opposition britannique s’est clos hier jeudi à 13h heure française. Le scrutin a réuni quelque 610 000 votants. La société de paris Ladbrokes a d’ores et déjà prédit que Corbyn allait l’emporter avec 53.5% des suffrages contre 21.5% pour Yvette Cooper, 17.5% pour Andy Burnham et 7.5% pour Liz Kendall.