Le président nigérian Muhammadu Buhari a ordonné le renforcement de la sécurité autour des installations pétrolières du sud du pays, lors d’une rencontre avec de hauts dirigeants du géant anglo-néerlandais Royal Dutch Shell. L’émergence du groupe d’activistes NDA (les Vengeurs du delta du Niger) a entraîné une recrudescence des attaques qui menacent l’économie du Nigéria.
Nigeria : l’Etat renforce la sécurité autour des installations pétrolières du sud
La présidence nigériane a publié un communiqué indiquant que le chef d’état-major de la marine a été chargé de la tâche de réorganiser et renforcer les forces armées dans le delta du Niger pour qu’elles agissent efficacement contre la résurgence d’actes de sabotage visant les installations pétrolières. Ces actes de sabotage sont le fait du NDA qui a revendiqué, ce mois-ci, plusieurs attaques sur des oléoducs et des installations exploitées par le géant anglo-néerlandais Royal Dutch Shell, mais également le groupe américain Chevron. Une filiale du groupe italien ENI a également été visée.
Ces attaques ont entraîné une réduction de la production pétrolière du pays qui est passée, selon le vice-président Yemi Osinbajo, de 1.9 million de barils/jour à 1.4 million de barils. Le NDA, qui milite pour une meilleure répartition des richesses dans la région du delta du Niger, d’où provient la quasi-totalité du pétrole du Nigeria, premier producteur d’or noir du continent, menace de poursuivre ses attaques et a conseillé aux groupes étrangers de quitter la région.
Le MEND (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger), un groupe d’anciens rebelles du sud du Nigeria, a pris ses distances avec le NDA, promettant de ne pas recourir à la violence. Le MEND qui milite aussi pour une meilleure répartition des ressources en hydrocarbures, avait mené de nombreuses attaques contre des installations pétrolières et des enlèvements de travailleurs du secteur au début des années 2000, jusqu’au programme d’amnistie proclamé en 2009 par le gouvernement.