A l’issue d’une réunion à Bruxelles, les chefs de la diplomatie de l’Union européenne ont donné leur feu vert, lundi, à l’élargissement du mandat de la mission navale de lutte contre les passeurs de migrants au large de la Libye « Sofia », pour y inclure la formation des garde-côtes. L’immigration clandestine prend de plus en plus de l’ampleur avec l’interception, dimanche dernier, par les garde-côtes libyens de sept embarcations avec à bord environ 850 migrants, qui tentaient la traversée de la Méditerranée pour gagner l’Europe.
Libye : Prochaine formation par l’UE des garde-côtes
Les ministres européens des Affaires étrangères ont répondu favorablement à une lettre qui leur avait été dressée par le Premier ministre du gouvernement d’unité nationale soutenu par la communauté internationale, Fayez el-Sarraj. Très peu de détails ont été communiqués sur cette formation qui devrait commencer « le plus vite possible », selon la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini. Selon un haut responsable européen, le nouveau mandat de l’opération doit encore être rédigé et formellement adopté par les 28.
L’objectif de ce nouveau mandat est de permettre une intensification des patrouilles au plus près des côtes libyennes, dont l’approche est actuellement impossible pour la mission « Sophia », ce qui limite son efficacité contre les réseaux criminels d’immigration clandestine. Les garde-côtes seront sélectionnés avec soin pour éviter qu’ils ne fassent ensuite défection vers un groupe rival du gouvernement d’unité. Leur formation sera assurée par l’un des six navires de guerre participant actuellement à l’opération « Sophia ».
Les ministres européens ont également donné leur feu vert politique à l’extension, pour un an, du mandat de la mission navale, qui expire en juillet prochain. Ce mandat a été sur pied il y a un an à la suite du naufrage tragique de 850 migrants au large de la Libye en avril 2015. « Sophia » pourrait également bientôt se voir confier les tâches de partage de renseignements et de mise en œuvre de l’embargo sur les armes de l’ONU, en haute mer, au large des côtes libyennes, sur la base d’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité.