Les avions militaires étrangers doivent faire patte blanche 48 heures à l’avance avant de traverser l’espace aérien du Burkina Faso, au risque d’être pris pour cibles, indique une nouvelle directive de l’Etat-major à Ouagadougou, qui entend ainsi, faire un pas de plus dans la lutte contre le terrorisme dans ce pays.
Dans une note adressée aux attachés militaires étrangers, le chef d’état-major de l’armée burkinabè, le général de brigade Moïse Minindou, explique qu’«il ressort de façon récurrente que des aéronefs non identifiés survolent nos bases et zones d’opération (…). Désormais des instructions ont été données aux unités déployées pour que ces aéronefs soient considérées comme ennemis et traités comme tels».
Le texte instruit donc ces détachements de «bien vouloir informer 48h à l’avance de tout déplacement d’aéronefs dans ces zones».
Cette nouvelle directive intervient alors qu’un sentiment d’hostilité aux forces de défense françaises dans la zone se fait sentir, mais, rassure le lieutenant-colonel burkinabè Ismael Diouari, elle «ne s’adresse pas seulement à la France». Pour lui, «il n’y a aucune tension. Les relations sont bonnes. C’est une correspondance pour avertir de la nécessité d’un préavis».
L’armée française est présente au Burkina avec une base de 200 éléments des forces spéciales à Kamboinsin, en banlieue de la capitale Ouagadougou. Quelques 4.500 militaires français sont en outre déployés dans le Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane et ils interviennent de plus en plus régulièrement au Burkina.
Au total, les attaques attribuées aux groupes jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda, d’autres au mouvement Etat islamique, ont fait près de 700 morts depuis début 2015 au Burkina Faso selon les médias, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.