Médecins Sans Frontières (MSF) a dénoncé la détérioration des conditions de vie des migrants en Libye, qui sont, à l’heure actuelle, au nombre de 9 000 en centre de détention, contre 5 000 quelques mois auparavant. Pour cette ONG, l’Union Européenne (UE) est à l’origine de cette situation.
« Cela fait plus d’un an que je travaille sur place, je n’ai jamais vu les centres de détention de la région de Khoms et Misrata aussi remplis », a affirmé dans un communiqué rendu public mercredi un médecin de MSF dont les équipes opèrent dans les centres de détention en Libye.
D’après des statistiques du Haut-Commissariat de l’ONU pour les Réfugiés (HCR), depuis début 2018, les gardes-côtes libyens ont intercepté environ 12 000 clandestins en mer Méditerranée, qu’ils ont reconduit dans leur pays. A en croire l’Organisation Internationale des Migrations (OIM), le nombre de détenus dans les centres a bondi de 5 000 à 9 300 en l’espace des trois derniers mois.
Selon MSF, les gardes-libyens transfèrent automatiquement dans les centres de détention les migrants interceptés, dont « les enfants non accompagnés ou les personnes sévèrement malades ».
La même ONG a dénoncé les conditions de vie des clandestins placés en centre de rétention, faisant état d’une « nette détérioration de leur situation » en raison de la surpopulation. Ces migrants sont confrontés à la promiscuité, au manque d’hygiène, aux violences et à la détention arbitraire.
A propos, la coordinatrice médicale adjointe pour MSF en Libye, Anne Bury, a rapporté qu’ « il y avait plus de 300 personnes, y compris de très jeunes enfants, enfermées dans un centre de détention qui pouvait contenir 120 personnes maximum ». Ces migrants n’avaient pas accès à l’eau potable dans la chaleur suffocante de leurs cellules.
Pour MSF, l’UE est à l’origine de cette situation, ayant conclu divers accords avec le gouvernement libyen d’union nationale (GNA). En effet, l’UE soutient matériellement et financièrement la Libye pour qu’elle empêche les personnes en migration de gagner le vieux contient. Elle forme les gardes-côtes libyens, que diverses organisations de la société civile soupçonnent d’être de connivence avec les réseaux de passeurs et de torturer les migrants pour leur extorquer de l’argent.