L’industrie du transport aérien est en train de traverser la pire crise de son histoire à cause du coronavirus. 2.000 avions, soit environ 8% de la flotte mondiale, sont cloués au sol dans les quatre coins du monde, faute de passagers ou faute de destination ouverte vers les pays affectés par l’épidémie.
Selon les chiffres du site Flightstats.com, 15.000 vols ont été annulés et 94.000 retardés depuis et vers l’Europe durant les trente derniers jours. Sur la même période, près de 48.000 vols ont été annulés et 72.000 retardés vers et depuis l’Asie.
Deuxième marché du transport aérien et aussi premier pays touché par l’épidémie, la Chine affiche une chute des réservations de 80% en février par rapport au même mois de l’année précédente et la tendance est la même pour les réservations du mois d’avril.
L’effondrement du trafic aérien est de la même amplitude pour l’Italie, pays européen le plus touché par l’épidémie du coronavirus. Les compagnies du monde entier annoncent en cascade l’annulation de leurs vols vers la péninsule.
Aux Etats-Unis également, les annulations de vols internationaux et domestiques sont de l’ordre de 10 à 25% en fonction des compagnies.
L’Association internationale du transport aérien (IATA) s’attend à ce que les pertes soient largement supérieures au bilan de la grosse crise de l’aérien consécutive aux attentats du 11 septembre 2001. Estimées à 23 milliards de dollars suite à ces attentats, les pertes devraient varier pour le coronavirus entre 60 et 120 milliards de dollars, selon la durée de la crise. Et la baisse des cours du pétrole ne semble pas en mesure de compenser à elle seule toutes les pertes des compagnies aériennes.
A l’instar de la compagnie britannique Flybe qui a été placée en redressement judiciaire il y a quelques jours, les compagnies les plus fragiles semblent déjà condamnées. Plusieurs compagnies chinoises, la compagnie sud-coréenne Korean Air, qui a immobilisé les deux tiers de sa flotte, ou encore le numéro 3 européen du voyage à bas coût Norwegian Air Shuttle, déficitaire depuis trois ans, sont déjà sur la sellette.