Un long convoi de partisans armés du nouveau Premier ministre libyen, Fathi Bachaga, désigné par le Parlement de Tobrouk dans l’est de la Libye, s’est approché hier jeudi de la capitale Tripoli, faisant craindre des combats avec les partisans du chef du gouvernement sortant, Abdelhamid el Dbeibah, avant de faire demi-tour.
Les services de Fathi Bachaga ont déclaré que ce convoi était une « force de sécurité » qui ne désirait pas la guerre et qu’il s’était replié sur sa position initiale conformément aux demandes des partenaires internationaux et régionaux du Premier ministre désigné.
Selon des sources militaires, le convoi est parti de Misrata en direction de Tripoli mais il n’est pas parvenu à trouver un point d’entrée dans la capitale sans se heurter aux partisans d’Abdelhamid al Dbeibah.
Des images et vidéos de convois de véhicules de milices qui seraient loyales à Abdelhamid Dbeibah, mobilisés à l’est de Tripoli et préparant vraisemblablement leur entrée dans la capitale, circulaient jeudi sur les réseaux sociaux.
La mission de l’ONU en Libye (Manul), a exprimé son inquiétude face aux « informations sur la mobilisation de forces et le déplacement de grands convois de groupes armés qui ont accru les tensions dans et autour de Tripoli».
Investi il y a une semaine, l’ancien ministre de l’Intérieur Fathi Bachaga cherche un moyen de prendre ses fonctions dans la capitale libyenne malgré la détermination d’Abdelhamid al Dbeibah, installé il y a un an à la tête d’un gouvernement provisoire d’union nationale issu des accords politiques parrainés par l’ONU, de ne céder son poste qu’après la tenue d’élections.
Fathi Bachaga avait annoncé mardi soir qu’il arriverait à Tripoli sous deux jours et qu’il prendrait «pacifiquement ses fonctions» à la primature.
Déjà minée par les divisions entre institutions concurrentes à l’Est et à l’Ouest, la Libye se retrouve depuis début mars une nouvelle fois avec deux gouvernements rivaux, comme elle l’a été entre 2014 e 2021, alors en pleine guerre civile après le renversement du régime de Mouammar Kadhafi.