Des milliers d’immigrés africains venus demander l’asile en Israël, que le gouvernement de Netanyahu leur refus, ont manifesté ces quatre derniers jours leur réprobation dans les principales artères de Tel-Aviv.
Originaires essentiellement du Soudan et de l’Érythrée, des dizaines de milliers de clandestins africains manifestent pour le moment dans le calme, en brandissant des pancartes avec les slogans: « Nous sommes des réfugiés » et « Assez de prison ».
Lundi, ils ont défilé devant les bâtiments de plusieurs ambassades occidentales à Tel-Aviv, pour dénoncer le placement de centaines d’entre eux dans des centres de rétention et le refus du gouvernement de Benjamin Netanyahu de donner une suite favorable à leur demande de statut de réfugiés. Selon une loi votée le 10 décembre dernier, les immigrés clandestins peuvent être placés jusqu’à un an en rétention sans procès.
Dans sa réaction aux revendications des demandeurs d’asile, le chef du gouvernement israélien leur a signifié indirectement que leurs manifestations ne « serviraient à rien » en leur promettant une expulsion imminente.
« De la même façon que nous avons réussi à bloquer totalement les infiltrations d’illégaux grâce à la clôture de sécurité, a prévenu Netanyahu, nous sommes déterminés à faire sortir ceux qui ont réussi à passer avant la fermeture de la frontière ».
La clôture électronique qui s’étend le long des 230 km de frontière avec l’Egypte a été achevée en 2012. Depuis l’installation de ce dispositif, les entrées d’immigrés clandestins en Israël à partir du désert du Sinaï, ont été réduites à néant. Entretemps, les autorités israéliennes ont procédé au cours de la même année, à l’expulsion de quelque 3.920 clandestins.
Comme le promet Netanyahu, les autorités de Tel-Aviv s’apprêtent à en faire de même avec 60.000 autres immigrés clandestins majoritairement d’origine africaine qui se trouvent en situation irrégulière sur le sol israélien.
Le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a reproché dimanche à Israël de dénier « l’accès au statut de réfugié » à ces clandestins « sans nécessairement tenir compte des raisons pour lesquelles ils ont fui leur pays ». En Europe, rappelle le HCR, plus de 70% des demandeurs d’asile soudanais ou érythréens qui fuient la guerre dans leur pays, se voient reconnaître ce statut.