Plusieurs factions des rebelles syriens assiégeaient mardi leurs anciens alliés de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) dans la ville de Raqa (Nord), après les affrontements meurtriers des derniers jours qui semblent profiter davantage au régime de Damas.
Signe que la guerre civile en Syrie ne cesse de se métastaser, la priorité des rebelles n’est plus de combattre les troupes de Bachar Al Assad, mais de se livrer à un sanglant règlement de comptes entre eux.
De violents affrontements ont lieu dans les zones rebelles au nord et à l’est du pays. Ils opposent djihadistes de l’EIIL se réclamant d’Al-Qaïda d’une part, et les rebelles regroupés dans un large front composé d’islamistes et de l’opposition syrienne conduite par Ahmad Jarba, d’autre part.
Le régime de Damas se réjouit d’autant plus par ces combats entre rebelles que Raqa est encore la seule importante ville de province qui échappe au contrôle des troupes de Bachar.
Les affrontements se déroulent sur fond de profondes divergences entre rebelles prêts à participer à la conférence de Genève du 22 janvier et les extrémistes de l’EIIL. Ces derniers refusent de s’asseoir à la même table que les représentants de Bachar Al Assad. Les djihadistes de l’EIIL qui ont leur prolongement en Irak voisin, n’inquiètent plus seulement les autres composantes de l’opposition syrienne, mais également les capitales occidentales.
Washington et Moscou voient dans l’EIIL un sérieux obstacle au succès de la conférence de Genève qu’ils considèrent comme l’unique chance de mettre un terme aux sanglants combats en Syrie.
En près de trois ans d’affrontements, la guerre civile en Syrie a fait plus de 130.000 morts, en plus de quatre à cinq millions de réfugiés et de déplacés syriens qui ont fui la guerre.