Le premier rassemblement du mouvement islamophobe Pegida en Espagne a eu lieu hier mercredi à L’Hospitalet de Llobregat, dans le nord-est du pays. Il a rassemblée environ une centaine de personnes.
Pegida entendait marquer le 11ème anniversaire des attentats du 11 mars 2004 qui avaient été attribués à des islamistes et qui avaient fait 192 morts à Madrid et environ 2 000 blessés. Mais la portée de cette manifestation ne se limitait pas à la commémoration des attentats. Il s’agissait en effet de la première manifestation du mouvement en Espagne. Celle-ci a été organisée avec l’aide de « Plateforme pour la Catalogne », un petit parti xénophobe régional qui dispose de 67 conseillers municipaux dans la région. Pegida, dont le nom est l’acronyme allemand pour « Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident » est né en Allemagne et entend faire de L’Hospitalet de Llobregat sa ville de référence en Espagne, où il a ouvert une branche en janvier, comme l’est Dresde en Allemagne où des manifestations ont rassemblé jusqu’à 25 000 personnes.
Avec sa population de 250 000 habitants, L’Hospitalet de Llobregat se prête plutôt bien au message xénophobe et islamophobe de Pegida. Cette ville située au sud de Barcelone a accueilli une vague d’immigration ces dernières années qui a fait passer la proportion de sa population étrangère, principalement latino-américaine, marocaine et pakistanaise, de 0.82% en 1995 à plus de 20% aujourd’hui. Mais comme ont tenu à le faire savoir les quelque 300 personnes qui ont participé hier à une contre-manifestation en-même temps que celle de Pegida, L’Hospitalet de Llobregat ne connaît aucun problème de vie commune et la population de la ville est loin d’être acquise aux idées de Pegida.