Le gouvernement néerlandais a annoncé mercredi l’expulsion du chargé d’affaires érythréen en guise de protestation contre la «taxe diaspora» que le gouvernement de l’Erythrée a imposée à ses expatriés dans le but de renflouer ses caisses publiques.
Dans un courrier adressé au Parlement, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Halbe Zijlstra a expliqué que les Pays-Bas devaient «envoyer un signal puissant» aux autorités érythréennes «à la lumière des intimidations et de l’usage de la force continus pour prélever la taxe diaspora et des troubles sociaux et politiques qui en résultent».
Ainsi, le gouvernement néerlandais a déclaré persona non grata le chargé d’affaires érythréen Tekeste Ghebremedhin Zemuy, qui est le plus haut diplomate érythréen aux Pays-Bas. De plus, Amsterdam a ordonné son expulsion illico presto.
Le mois dernier, les autorités néerlandaises s’étaient déjà plaintes auprès de l’ambassadeur érythréen à Bruxelles du prélèvement par le gouvernement de son pays de la «taxe diaspora». Equivalant à 2 % des revenus de chaque ressortissant érythréen, elle est destinée à alimenter les caisses du pouvoir érythréen.
D’après une étude de l’Université de Tilburg publiée en juin dernier, les résidents érythréens aux Pays-Bas qui refusent de s’acquitter de cette taxe sont victimes de bannissement, d’intimidation et de harcèlement.
Près de 20.000 Erythréens vivent sur le sol néerlandais et constitue après les Syriens, le deuxième plus important groupe de réfugiés reconnus par les Pays-Bas ces dernières années.