Le Brésil s’approche du seuil des 100 000 décès des suites de Covid-19, après près de six mois de crise sanitaire. De l’avis de certains experts, ce drame est dû au manque d’une politique sanitaire à l’échelle nationale.
Rappelons que le premier cas détecté d’infection au coronavirus a été enregistré le 26 février dernier à Sao Paulo. Et le 16 mars suivant, le Covid-19 a fait sa première victime au Brésil dans la même ville. « A ce moment-là, le Brésil commençait à s’organiser pour combattre la pandémie », se souvient Paulo Lotufo, spécialiste en épidémiologie de l’Université de Sao Paulo. Mais, par la suite, les contaminations, tout comme les décès, ont bondi.
Ce pays devrait dépasser, le week-end prochain, les 100 000 morts dues au coronavirus. Pour M. Lotufo, la réaction des autorités locales, qui ont adopté des mesures de confinement et haussé le nombre de lits en réanimation à partir du mois de mars, a été mise à mal à cause du manque de collaboration avec le gouvernement fédéral.
En effet, le chef d’Etat brésilien, Jair Bolsonaro, a de tout temps minimisé l’épidémie de Covid-19. De l’avis du sociologue Celso Rocha de Barros, « le confinement n’est pas une chose naturelle, il faut qu’il soit coordonné par un leader qui apporte une crédibilité politique ».
Au plus fort de la crise sanitaire, deux ministres de la Santé favorables au confinement ont démissionné de l’exécutif en moins d’un mois. Par conséquent, ce portefeuille stratégique n’a pas de titulaire depuis mi-mai, seul un général assure l’intérim.