Une intervention de la police israélienne pour détruire un village bédouin dans le sud du pays a dégénéré hier mercredi, faisant deux morts, un policier âgé de 34 ans et un villageois ainsi que plusieurs blessés.
Selon la version des forces de l’ordre israéliennes, un habitant a délibérément foncé avec sa voiture sur elles alors qu’elles étaient venues détruire une partie du village bédouin d’Umm al-Hiran.
Un policier a été tué dans l’attaque et les forces ont ensuite abattu le conducteur. Mais selon les villageois et les personnes venues les soutenir, l’homme qui a été tué par la police, Yacoub Abou Qiyan, un enseignant local, venait de prendre ses affaires dans sa maison qui allait être détruite quand il a été visé par des tirs des soldats de Tsahal.
Il aurait alors perdu le contrôle de sa voiture qui a atterri plus bas, dans un vallon où étaient postés les policiers. Dans cette polémique, une vidéo aérienne semble contredire la version officielle et montrer, au ralenti, trois coups de feu partis de l’arme d’un officier, 20 mètres environ avant que le véhicule ne heurte ses collègues.
Umm al-Hiran est un de ces villages bédouins non reconnus par l’Etat d’Israël et promis à la démolition. Il a vu le jour sur ordre militaire en 1956 mais n’a jamais été officiellement reconnu par les autorités israéliennes, comme 34 autres dans le Néguev. L’accès au village été fermé et une dizaine d’habitations ont été détruites.
Selon l’organisation de défense des Arabes israéliens Adalah, plus de 300.000 bédouins vivent dans le Néguev, au sud d’Israël, et dénoncent régulièrement les démolitions de leurs maisons, les relocalisations forcées et les spoliations de leurs terres. Après les incidents d’hier, plusieurs associations ont appelé à la grève générale et une journée de deuil ce jeudi dans les villes arabes israéliennes.