La Cour suprême indienne a entamé jeudi ses travaux pour décider si la répudiation automatique, autorisée aujourd’hui dans pour les maris musulmans envers leurs femmes, est constitutionnelle.
Cette affaire est l’une des plus sensibles sur lesquelles la Cour suprême a eu à se pencher ces dernières années, l’Inde comptant la deuxième plus importante population musulmane du monde. Elle a été déclenchée par le dépôt d’un recours par six femmes qui assurent que la répudiation express va à l’encontre de leurs droits constitutionnels. La Cour suprême devra également entendre les arguments du conseil musulman indien, composé d’hommes et favorable à la pratique.
Un homme musulman indien peut prononcer unilatéralement son divorce et abandonner son épouse sans plus d’explication ou de procédure, uniquement en répétant trois fois le mot « Talaq », qui signifie « répudiation ». Certains maris en sont même arrivés ces dernières années à envoyer ces trois mots par SMS, pour éviter la confrontation.
Environ 180 millions de musulmans vivent en Inde où chaque religion possède un code civil spécifique inspiré de ses textes sacrés. Bien que le Coran ne recommande pas cette répudiation express, l’Inde est l’un des rares pays à la permettre, chose que même des nations musulmanes comme le Pakistan ou le Qatar n’autorisent pas.
La décision de la Cour suprême est attendue cette semaine. Si elle juge cette forme de divorce fondamentalement religieuse, elle ne pourra pas intervenir. Elle pourra l’interdire si elle la juge comme une simple pratique culturelle.