Selon les chiffres officiels publiés des douanes chinoises hier lundi, les importations du pétrole russe par la Chine ont augmenté en mai de 55% sur un an, un chiffre qui illustre la volonté des deux pays de resserrer leurs liens économiques dans un contexte de rivalité avec les Occidentaux.
Ce sont concrètement 8,42 millions de tonnes de pétrole qui ont été achetées par le géant asiatique en mai, soit bien plus que les importations venues d’Arabie saoudite, habituellement premier fournisseur de la Chine, qui se sont établies à 7,82 millions de tonnes. Ce bond s’explique notamment par la chute des prix du pétrole russe en raison des sanctions imposées à la Russie par les puissances occidentales au lendemain de l’invasion de l’Ukraine.
Les achats de gaz naturel liquéfié (GNL) ont, pour leur part, progressé le mois de mai de 54% sur un an pour atteindre 397.000 tonnes. Si le gaz naturel russe représentait en temps normal 5% de la consommation chinoise, Pékin et Moscou ont scellé en février dernier, un nouvel accord pour la fourniture de 10 milliards de mètres-cubes de gaz naturel à la Chine en provenance de l’Extrême-Orient russe. Les deux pays ont aussi plusieurs projets de gazoducs en vue, dont le premier est entré en service en 2019.
Tous produits confondus, les importations totales chinoises en provenance de la Russie ont augmenté en mai de 80% sur un an, pour atteindre quelque 10,3 milliards de dollars selon les Douanes chinoises. Même les exportations de la Chine, qui est le premier partenaire commercial de Moscou, vers la Russie ont bondi de 41,5% sur les deux premiers mois de l’année.
Alors que l’Europe a adopté en mai un embargo sur le pétrole russe, la Chine qui en bénéficie, n’a eu de cesse, depuis l’invasion russe en Ukraine, d’apporter son soutien à Moscou malgré les mises en garde des puissances occidentales.
Les Etats-Unis et l’Otan n’ont de cesse de condamner le rapprochement entre la Russie et la Chine et d’alerter cette dernière sur ses conséquences, mettant notamment en garde Pékin contre tout soutien au régime russe, qui permettrait à Moscou d’atténuer l’impact des sanctions, voire de « soutenir l’agression russe » contre l’Ukraine.