Les pays en développement ont investi 112 milliards de dollars en 2012 dans le secteur des énergies renouvelables, un chiffre qui traduit l’intérêt croissant des pays du sud pour ce secteur prometteur, alors que les investissements des pays développés se sont montés à 132 milliards de dollars.
Selon deux rapports publiés simultanément ce 12 juin par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et REN21, un réseau de scientifiques, gouvernements et organisations internationales s’intéressant à la politique des énergies renouvelables pour le 21e siècle, deux tiers des 138 pays qui ont maintenant des objectifs d’énergie propre sont dans le monde en développement.
Les montants investis par les deux groupes se rapprochent de plus en plus ce qui constitue un changement radical par rapport à 2007, quand les pays développés investissaient 250 fois plus dans les énergies renouvelables (hors grande hydraulique) que les pays en développement. Cet écart est donc passé de 250 pour cent en 2007 à seulement 18% actuellement.
Les investissements dans les énergies renouvelables se tournent donc vers les pays en développement au moment où ces pays, du Maroc au Chili, recherchent des sources d’énergie alternatives qui les aideraient à réduire leurs factures d’importations de pétrole et de gaz, font remarquer les auteurs des rapports. Ainsi donc plusieurs de ces pays ont lancé ou achevé des projets de grande envergure comme le Maroc avec sa centrale solaire à Ouarzazate, l’Inde avec son projet à Gujarat, ou encore le Mexique qui a lancé un grand parc éolien de 400 mégawatts dans l’Etat du Oaxaca.
Le plus grand essor des investissements dans les énergies renouvelables au niveau régional a été enregistré au Moyen-Orient et en Afrique, où ces investissements ont augmenté de 228% pour atteindre 12 milliards de dollars en 2012, selon les rapports. Les Etats-Unis, qui détenaient la première place en termes d’investissement dans le secteur en 2011, ont été relégués derrière la Chine, avec un investissement diminuant de 34 pour cent pour se situer à 36 milliards de dollars.
Globalement toutefois, les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables (y compris les petits projets hydro-électriques) qui ont totalisé 244 milliards de dollars en 2012 ont enregistré une baisse de 12% principalement en raison de la baisse des prix des technologies pour la production de l’énergie solaire et éolienne et de la morosité économique des marchés américains et européens. Selon les deux rapports, c’est la deuxième fois seulement depuis 2006 que les investissements dans le secteur baissent.
Dans les années précédentes, les investissements mondiaux ont totalisé 279 milliards de dollars en 2011; 227 milliards de dollars en 2010; 168 milliards de dollars en 2009; 172 milliards de dollars en 2008; 146 milliards de dollars en 2007 et 100 milliards de dollars en 2006.
Les énergies renouvelables sont rapidement devenues une composante essentielle de la production énergétique mondiale et représentent une part sans cesse croissante de la capacité électrique existante à travers le monde entier, soulignent les auteurs des deux rapports.
« Le recours croissant aux énergies renouvelables se poursuit à travers le monde au moment où les Etats, les entreprises et les collectivités réalisent de plus en plus les liens existants entre des économies vertes à faible émission de carbone et la sécurité énergétique dans le future », a souligné le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, dans un communiqué.
« De plus en plus de pays vont se mettre aux énergies renouvelables », a-t-il dit, soulignant que « la logique et la raison dictent d’emprunter la voie du développement vert. »
Au total, le parc électrique mondial des énergies renouvelables a atteint 1.470 gigawatts en 2012, contre environ 1.350 GW en 2011, soit une hausse de 8,5%.
L’énergie éolienne représente environ 39% de la production d’énergie renouvelable, suivie par l’énergie hydraulique et l’énergie solaire photovoltaïque, avec environ 26% chacune.