Une délégation de députés sud-africains a visité mercredi la résidence privée du chef d’Etat, Jacob Zuma, où des travaux « de sécurité » ayant coûté pas moins de 24 millions de dollars avaient été effectués. Pour ces élus, ces dépenses ne sont pas justifiées, ont-ils estimé après cette mission.
Du nombre de ces visiteurs figurait Mmusi Maimane, leader du principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique (AD) : « après avoir visité cette extravagante propriété, il est évident que les améliorations apportées ont très largement dépassé les exigences de sécurité pour la résidence d’un président de la République », a-t-il réagi par voie de communiqué. De son avis, ces travaux « n’auraient jamais pris cette ampleur si le président n’était pas intervenu ».
C’est depuis 2013 que le scandale dit « Nkandla », du nom de cette propriété de M. Zuma, a éclaté. Au motif de mettre en place des mesures de sécurité, la résidence familiale du dirigeant sud-africain a été rénovée aux frais du contribuable : une piscine, un amphithéâtre, un enclos pour le bétail et un poulailler y ont notamment été incorporés. Ce qui a poussé l’opposition à remettre en question la nature de ces améliorations et surtout leur coût, qui semble surestimé par rapport aux travaux effectués. « Notre visite a mis en évidence le fait que le but du projet n’a jamais été de sécuriser la résidence privée du président, mais de l’améliorer pour qu’elle corresponde au statut de résidence présidentielle, mais à des coûts grossièrement gonflés », a conclu M. Maimane.
En mars 2014, la médiatrice sud-africaine en charge de la bonne utilisation des finances publiques, Thuli Madonsela, avait signé un rapport concluant que le chef d’Etat avait « indûment bénéficié » de ces dépenses publiques. Malgré tout, M. Zuma n’a jamais reconnu être fautif ou accepter de rembourser le coût des améliorations de sa résidence privée.