La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock et son homologue des Finances, Christian Lindner se sont opposés dimanche, à une interdiction de l’importation de gaz, de pétrole et de charbon depuis la Russie dans le cadre des sanctions supplémentaires infligées à Moscou suite à l’agression de l’Ukraine.
« Il faut pouvoir tenir (les sanctions) sur la durée », a soutenu Mme Baerbock sur la chaîne ARD. « Ça ne sert à rien si dans trois semaines, on découvre que nous n’avons plus que quelques jours d’électricité en Allemagne et qu’il faut donc revenir sur ces sanctions», a-t-elle expliqué.
D’après le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, Washington «discute très activement» de la possibilité d’interdire les importations de brut russe par les pays européens.
Sur ce sujet, l’argentier du gouvernement allemand n’a pas caché son scepticisme dans une déclaration au journal Bild, assurant que «nous ne devons pas limiter notre capacité à tenir sur la durée » et « décider d’un embargo unilatéral qui aurait un impact négatif sur cette capacité ».
Déjà vendredi dernier, le ministre allemand de l’Economie, Robert Habeck, issu du parti des Verts, avait jugé qu’une éventuelle interdiction d’importer gaz et pétrole de Russie «menacerait la paix sociale» outre-Rhin. Pour information, l’Allemagne importe de Russie 55 % de son gaz et 42 % de son pétrole, ainsi que du charbon.