La justice bahreïnie a condamné mardi le leader de l’opposition locale, cheikh Ali Salman, à quatre ans d’emprisonnement pour sédition. C’est depuis le 28 décembre dernier qu’il avait été mis aux arrêts après avoir dirigé un mouvement de protestation contre les élections ayant eu lieu en novembre 2014 et boycottées par son parti Al Wefaq (chiite).
« La Haute cour criminelle a livré aujourd’hui un verdict de quatre ans d’emprisonnement à l’encontre du secrétaire général d’une société politique », a indiqué le parquet bahreïni dans un communiqué posté sur internet. Cette annonce, dans laquelle Ali Salman, 49 ans, n’est pas nommé, précise qu’il a été condamné pour « incitation publique à la haine, un acte qui trouble l’ordre public, pour incitation à enfreindre la loi et pour injure aux institutions publiques ». En réaction, le parti Al Wefaq a confirmé ce verdict et l’a aussitôt condamné, estimant que le pouvoir aggravait, de ce fait, la situation politique : « ce verdict redonne un nouveau souffle à la crise et offre une plus grande légitimité à la mobilisation. Le peuple n’a pas d’autre choix que de poursuivre son mouvement populaire pacifique », a déclaré le parti Al Wefaq via son site web officiel. Il faut noter que cheikh Ali Salman a été acquitté du chef d’accusation d’ « incitation à un changement de régime par la force », ce qui constituait sa charge la plus lourde.
Lundi dernier, l’ONG de défense des droits de l’Homme, Amnesty International, a appelé à libérer cet opposant bahreïni, qu’elle qualifie de « prisonnier de conscience » n’ayant pas joui d’un procès équitable.