Des sénateurs brésiliens adressent un message implicite à la Cour suprême

Les sénateurs Davi Alcolumbre (União-AP) et Antônio Brito Motta (PSD-BA) ont profité d’un discours au Sénat pour faire passer un message voilé à la Cour suprême fédérale (STF), en évoquant la nécessité de rééquilibrer les pouvoirs au sein des institutions brésiliennes. Bien que leur intervention semble avoir été motivée par un amendement constitutionnel technique, elle a été interprétée dans les coulisses comme une réponse indirecte à certaines décisions récentes du STF.

Alcolumbre, ancien président du Sénat, a déclaré que le Parlement « ne peut rester à l’écart du débat institutionnel », défendant une plus grande autonomie du pouvoir législatif. Il a insisté sur l’importance d’« harmoniser les relations entre les pouvoirs » et a suggéré que certains « excès » de la justice devraient être réévalués.

Le discours intervient dans un contexte de tensions accrues entre le Congrès et la Cour suprême, notamment autour de sujets sensibles comme les enquêtes liées aux manifestations du 8 janvier 2023 et les limites imposées à certaines législations parlementaires. Bien que les deux sénateurs n’aient pas mentionné directement le ministre Flávio Dino, récemment nommé à la

Cour, plusieurs observateurs politiques y voient un message indirect à son encontre.

Dans les coulisses, certains parlementaires affirment que le Sénat devrait assumer davantage son rôle de contrôle des nominations au sein du pouvoir judiciaire. Des critiques visent également la manière dont la Cour a élargi son champ d’action dans des domaines considérés comme relevant du législatif.

Ce type de discours marque une tentative du Sénat de réaffirmer son autorité face à une Cour suprême perçue par certains comme envahissante. Il témoigne aussi d’un jeu d’équilibre délicat entre les institutions dans la démocratie brésilienne actuelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *