Portugal durcit sa législation sur la nationalité et l’immigration

Le gouvernement portugais a présenté ce lundi un ensemble de réformes restrictives à la Loi de la Nationalité. Parmi les principales mesures : l’allongement des délais d’accès à la citoyenneté, la création d’une nouvelle police de frontières et un durcissement des critères pour les demandeurs ayant un casier judiciaire.

António Leitão Amaro, ministre de la Présidence, a affirmé que l’objectif est de garantir une « liaison effective et robuste » à la communauté nationale. Il a précisé que la nationalité ne serait accordée qu’à ceux qui manifestent « une volonté positive » de s’intégrer et qui démontrent de « bons niveaux de maîtrise du portugais ».

Le délai minimum de résidence légale passe ainsi de 5 à 7 ans pour les ressortissants des pays lusophones, et à 10 ans pour les autres. Ce délai commencera désormais à courir à partir de l’obtention du titre de séjour, et non plus du dépôt de la demande.

Autre mesure phare : la création d’une « unité des étrangers et des frontières » pour remplacer l’ancien SEF (Service des étrangers et des frontières) sans toutefois en rétablir la structure.

Cette police sera chargée de contrôler les entrées et de procéder aux expulsions des personnes en situation irrégulière.

Enfin, le gouvernement veut renforcer l’exigence d’un casier judiciaire vierge. Toute personne ayant purgé une peine de prison — même inférieure à trois ans — pourrait se voir refuser la nationalité. Une disposition permettra aussi aux tribunaux de retirer la nationalité à des naturalisés depuis moins de dix ans ayant été condamnés à plus de cinq ans de prison pour des crimes graves.

Malgré les critiques de l’opposition évoquant une dérive sécuritaire et une « cheguização » (référence au parti d’extrême droite Chega), le gouvernement assure agir dans le respect des « principes humanistes ».

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