Alors que, pour la première fois en près de 20 ans, la Haute Commissaire aux droits de l’Hommes des Nations Unies, Michelle Bachelet est en visite en Chine, de nouvelles révélations et des documents viennent d’être publiés en Chine, jetant plus de lumière sur la situation des musulmans ouïghours au Xinjiang.
Quelques 100.000 documents, fiches d’identité, registres, notes, photos, briefings, rapports de travail, ont fuité à partir des ordinateurs du BSP (Bureau de la sécurité publique) chinoise de deux districts de la province du Xinjiang, Shufu et Tekes.
Ces documents couvrent la période de 2000 à 2018. Parmi eux, des milliers de photos de prisonniers enchaînés et sauvagement battus et des documents montrent que la répression de la minorité musulmane ouïghoure au Xinjiang est ordonnée depuis le sommet de l’Etat à Pékin.
Par exemple, un extrait d’une instruction interne donne aux agents d’un camp de Shufu le permis de tuer les élèves qui continuent de faire monter la tension, tentent de s’échapper ou de s’emparer de leurs armes.
Ces révélations interviennent alors que la Haute Commissaire aux droits de l’Homme des Nations unies est en Chine pour une visite de deux jours dans cette province du Xinjiang où auraient été internés au moins un million de Ouïghours dans des camps dits de « rééducation ».
Cette visite est suivie de très près par la communauté internationale au sein de laquelle beaucoup craignent qu’un manque d’accès aux lieux les plus critiques ne biaise son rapport sur les allégations de violations des droits humains visant la minorité musulmane des Ouïghours.
La Chine continue de nier ces accusations et parle de centres de formation professionnelle destinés à combattre le radicalisme islamiste.
Selon l’Institut de politique stratégique du gouvernement australien, le nombre de ces camps s’élevait à environ 380 en 2020.