Les Nations unies et l’Union européenne ont réclamé hier mardi une enquête sur les circonstances de la mort la veille en prison, de l’opposant vénézuélien Fernando Alban, une mort présentée comme un suicide par les autorités vénézuéliennes, mais qui serait en fait un assassinat pour l’opposition.
Lors d’un point de presse à Genève, Ravina Shamdasani, une porte-parole du HCR, a déclaré que le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme réclamait une «enquête transparente pour clarifier les circonstances de cette mort» au vu des «informations contradictoires sur ce qui s’est passé».
La même demande a été formulée par Maja Kocijanic, porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, qui a rappelé au passage qu’«il est du devoir de l’Etat (vénézuélien) d’assurer la sécurité et l’intégrité physique de toutes les personnes en détention».
Conseiller municipal d’un arrondissement de Caracas, Fernando Alban était suspecté dêtre impliqué dans l’attaque présumée aux drones explosifs le 4 août contre le président Nicolas Maduro alors qu’il prononçait un discours lors d’un défilé militaire, une attaque pour laquelle Caracas dénonçait une complicité «étrangère» notamment américaine.
Fernando Alban qui avait été arrêté le vendredi 5 octobre, aurait profité selon les autorités vénézuéliennes, d’un passage aux toilettes de la prison, pour se jeter dans le vide depuis le dixième étage.
Mais pour Primero Justicia (La justice d’abord), parti d’opposition auquel appartenait Fernando Alban et fondé par Julio Borge, figure de proue de l’opposition exilé en Colombie, cette mort est un «assassinat».
Une veillée a eu lieu lundi soir devant le siège des services de renseignement à Caracas et a rassemblé des dizaines de personnes qui réclamaient justice pour Fernando Alban.