Le président du Conseil européen Donald Tusk se rendra demain mardi à Chypre pour faire avancer les discussions sur un possible accord pour stopper l’afflux des migrants vers l’Europe. Chypre est l’un des pays de l’Union européenne les plus réticents face aux tractations controversées qui battent leur plein avec la Turquie.
Donald Tusk doit s’entretenir demain mardi avec le président chypriote Nicos Anastasiades, qui exprimé de fortes réserves sur les contreparties que l’Union européenne pourrait offrir à Ankara.
Le 7 mars dernier, un accord de principe a été dévoilé entre les pays européens et la Turquie qui envisage le renvoi vers la Turquie de tous les nouveaux migrants traversant la mer Egée. En contrepartie, les conclusions du sommet du 7 mars mentionnaient notamment la perspective « d’ouvrir de nouveaux chapitres aussi vite que possible » dans les négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Le projet d ‘accord Union européenne – Turquie prévoit également une accélération des négociations afin de supprimer les visas pour les Turcs dans l’espace Schengen.
Mais de nombreux détails doivent être réglés avant un nouveau sommet européen convoqué les 17 – 18 mars prochain à Bruxelles et ce projet suscite des doutes auprès des organisations de défense des droits de l’Homme ainsi que parmi des pays européens méfiants face à un gouvernement turc soupçonné par certains de dérive autoritaire.
Le gouvernement chypriote notamment, non reconnu par Ankara, bloque depuis 2009 plusieurs chapitres clés des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Les détracteurs du projet d’accord avec la Turquie, dont notamment le président français François Hollande, exigent qu’aucune concession ne soit faite en matière de droits de l’Homme ou de critères de libéralisation des visas. L’ONU a rappelé que de possibles expulsions collectives des migrants seraient « illégales ».