La tension est montée de plusieurs crans ce week-end en Crimée entre la communauté tatare et les forces de l’ordre russes après l’arrestation par celles-ci de plusieurs responsables et activistes de cette communauté.
Vendredi, le FSB russe a perquisitionné les domiciles d’activistes tatars et cinq hommes ont été arrêtés, dont Nariman Djelialov, le vice-président de la Mejlis la structure politique représentative des Tatars de Crimée.
Les forces de sécurités russes accusent ces cinq hommes d’être liés à une explosion près d’un gazoduc dans la péninsule. Mais le chef en exil de la Mejlis Refat Choubarov affirme qu’il s’agit là d’une mesure de rétorsion après la tenue à Kiev le 23 août de la Plateforme de Crimée, un sommet international qui a remis l’occupation de la péninsule sur l’agenda diplomatique.
La situation a empiré samedi avec des manifestations de plusieurs dizaines de personnes contre ces arrestations devant le siège des services de sécurité russes, à Simferopol, la capitale de la Crimée.
Les forces de l’ordre russe en réagi en embarquant une quarantaine de personnes, principalement des Tatars. La vice-ministre des Affaires étrangères ukrainienne Eminé Djaparova, elle-même Tatare de Crimée, a annoncé que le nombre de personnes arrêtées est supérieur à cinquante individus.
Le sommet de la Plateforme de Crimée, fortement critiqué par la Russie, a coïncidé avec une augmentation de la répression des Tatars. Le 16 août, quatre Tatars ont été condamnés pour « terrorisme », à des peines de 12 à 18 ans de prison. Au premier trimestre 2021, les autorités russes en Crimée ont arrêté 156 militants des droits de l’homme, dont 126 sont des Tatars.
L’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en mars 2014 à la suite d’un référendum unilatéral boycotté par les Tatars de Crimée n’a pas été reconnue par les Nations unies et s’est suivie de sanctions imposées à Moscou par l’Union européenne, les Etats-Unis et d’autres pays.