Les Nations unies ont annoncé ce lundi, que plus de 920.000 personnes avaient été déplacés en Syrie au cours des quatre premiers mois de 2018, un niveau jamais atteint depuis le commencement du conflit syrien, il y a plus de sept ans maintenant.
Au cours d’une conférence de presse tenue à Genève, le Coordinateur humanitaire de l’ONU pour la Syrie, Panos Moumtzis a expliqué que cette vague de déplacements de janvier à avril est due en grande partie, au bombardement acharné contre la Ghouta orientale, aux abords de la capitale Damas, qui s’était achevé par l’utilisation d’armes chimiques par les forces militaires du régime syrien et d’une action de représailles menée par les Etats-Unis et la France, mais aussi, plus au nord, à la prise par l’armée turque et ses alliés de l’enclave kurde d’Afrine, en mars dernier.
L’essentiel des déplacés de cette année a convergé vers la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, à la frontière turque.
Les annonces des Nations unies rappellent à tous que la guerre en Syrie est encore loin d’être terminée, bien que le régime de Bachar al-Assad ait désormais repris le contrôle de plus de 60% du territoire syrien.
Selon les chiffres de l’ONU, depuis le début de la guerre en 2011, plus de 5 millions et demi de Syriens ont fui leur pays, pour se réfugier principalement dans les Etats voisins. A ceux-là s’ajoutent 6.2 millions de déplacés internes dont beaucoup n’ont pu quitter le pays après la Turquie, la Jordanie et le Liban, ainsi que les pays occidentaux aient verrouillé leurs frontières.
Et la situation menace de s’empirer. Les bombardements commencent aussi à s’intensifier dans les parties rurales de la province d’Idleb, une zone presqu’entièrement contrôlée par des islamistes et des groupes rebelles extrémistes.
Au moins 47 civils ont été tués la semaine dernière par l’aviation russe dans le village de Zardana, alors que la province d’Idleb est incluse dans les accords de « désescalade » conclus entre les parties, et dont l’un des garants est précisément la Russie.