Surveillance de masse par le gouvernement des mobinautes en Inde

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L’application NaMo, déjà téléchargée plus de 5 millions de fois et préinstallée sur les Smartphones du nouvel opérateur Jio, filiale du groupe hindous Reliance Industries détenu par le milliardaire Mukesh Ambabi, présenté comme l’homme le plus riche de l’Inde, pourrait servir de plateforme à une surveillance de masse des Indiens menées par le gouvernement.

En avril, le gouvernement indien a diffusé un appel d’offres pour s’offrir un logiciel d’éducation et de surveillance des masses. Pour le journal français Le Monde, le gouvernement indien recherchait en fait « un programme capable de surveiller et d’influencer les opinions sur Internet et les médias sociaux », dans le but d’«inculquer le sentiment nationaliste aux masses» et de «neutraliser, contrer ou anticiper les blitzkrieg (guerres éclairs) médiatiques des adversaires de l’Inde ».

Toujours selon quotidien français, ce logiciel doit aspirer un maximum de donnés, toutes les « conversations » de la toile qui seront ensuite stockées dans un « centre de données privé » et traitées, grâce à un outil de traitement automatique du langage mêlant « la linguistique, l’informatique et l’intelligence artificielle », pour décider ensuite de la meilleure marche à suivre. Six comptes-rendus quotidiens devraient être remis au gouvernement.

Et le gouvernement indien aurait déjà fait ses premiers pas dans la direction de la surveillance de masse avec l’application NaMo, pour Narendra Modi, du nom du Premier ministre indien, qui l’a lancée et popularisée en 2015. Celle-ci permet aux utilisateurs de poser des questions au Premier ministre, de suivre ses discours ou de recevoir des messages de la part de ses équipes.

Mais un chercheur français en cybersécurité connu sur Twitter sous le pseudonyme Elliot Alderson, a révélé que cette application transmet les données personnelles des utilisateurs à l’entreprise CleverTap, basée aux Etats-Unis mais fondée par trois Indiens, sans en informer l’utilisateur et/ou recueillir son consentement, The Indian Express a révélé que Namo permet également de « récupérer les données des utilisateurs comme leurs photos, leurs vidéos, leurs contacts, leur localisation, et même de démarrer des enregistrements audio à distance ».

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