Moscou et Téhéran ont signé un «protocole d’accord» visant à élargir la coopération militaire entre la Russie et l’Iran et prévoyant d’éventuels exercices militaires conjoints, y compris dans le détroit d’Ormuz.
L’agence de presse russe Tass a rapporté hier mardi la signature par l’état-major des forces armées iraniennes et le ministère russe de la Défense d’un mémorandum d’accord dans le but de resserrer leurs liens bilatéraux.
Le document aurait été signé lors du voyage de l’amiral Hossein Khanzadi, le chef d’état-major de la marine iranienne, arrivé le 27 juillet à Saint-Pétersbourg pour assister aux célébrations du Jour de la marine russe.
Cité par l’agence de presse iranienne Mehr, l’officier iranien a estimé que ce protocole d’accord peut être considéré comme un tournant dans les relations entre Téhéran et Moscou en matière de défense.
Il a en outre annoncé que les deux pays organiseraient «prochainement» un exercice naval conjoint dans l’océan Indien et même dans sa partie nord, y compris dans le détroit d’Ormuz», une nouvelle qui ne saura plaire aux Etats-Unis.
Long de 60 kilomètres et large de seulement 40 kilomètres, le détroit d’Ormuz est un passage stratégique qui relie le Golfe Persique au Golfe d’Oman par lequel transite près du tiers du commerce mondial d’hydrocarbures.
Bordé au Nord par l’Iran, au Sud par le sultanat d’Oman et par les Emirats arabes unis, ce détroit est au cœur des tensions entre Téhéran et Washington. Les Américains s’étaient retirés en mai 2018 de l’accord nucléaire international de 2015 et exercent à coup de sanctions économiques, une forte pression sur les Iraniens qui a leur tour cherchent à perturber le trafic maritime dans le détroit d’Ormuz.
Après plusieurs incidents ces dernières semaines, dont le sabotage de six pétroliers et l’arraisonnement, par l’Iran, de deux autres navires marchands, dont un battant pavillon britannique, Washington et Londres ont annoncé le lancement d’une oépration visant à sécuriser le trafic maritime à travers le détroit d’Ormuz.
La coopération militaire entre la Russie et l’Iran marque une polarisation dans le détroit d’Ormuz et le Golfe persique que les grandes puissances et à leur tête, les Etats-Unis, surveiller constamment de près.