Le géant russe Gazprom a confirmé hier mercredi la suspension de ses livraisons de gaz à l’Ukraine après l’échec des négociations sur le prix. Cet arrêt des livraisons ne devrait cependant pas sérieusement menacer l’approvisionnement en gaz russe de l’Union européenne, dont près de la moitié transite par le territoire ukrainien.
La décision de Gazprom est devenue effective à partir de 10 heures du matin. La Russie et l’Ukraine étaient liées par un accord sur les livraisons de gaz qui a expiré mardi sans qu’un accord sur les prix ait été trouvé. Cette crise a commencé avec l’arrivée au pouvoir à Kiev d’un gouvernement pro-occidental début 2014, sur fond de tension avec la Russie dans l’est ukrainien, contrôlé par des séparatistes pro-russes. Moscou avait alors décidé une augmentation du prix du gaz livré à son voisin, qui refuse de payer. L’espoir a été entretenu jusqu’à la dernière minute avec des négociations à Vienne en présence de l’Union européenne mais qui se sont finalement soldées par un échec.
La compagnie ukrainienne Naftogaz a promis depuis mardi, à travers un communiqué, qu’elle continuerait à assurer en totalité le transit du gaz russe, qui représente 15 % de la consommation de gaz de l’Europe, vers les autres clients européens. Le marché européen ne devrait cependant pas être épargné par des tensions comme lors des précédentes « guerres du gaz » en 2006 et en 2009. La situation est autrement plus grave pour l’Ukraine qui est contrainte de trouver d’autres fournisseurs que Gazprom qui lui fournissait la moitié de sa consommation en gaz. La seule alternative probable pour le pays est de solliciter ses voisins européens pour qu’ils lui livrent du gaz.