Mercredi, le Sinaï a été, pendant huit heures, le théâtre de violents affrontements entre l’armée égyptienne et les djihadistes du groupe Etat Islamique (EI), avant que ces derniers ne se replient. Ces combats ont commencé par une suite d’attaques coordonnées contre quatre postes de contrôle et barrages routiers dans la même région.
Dans cette série d’attaques, l’une, au moyen d’une voiture piégée, a eu lieu au sud de Cheikh Zouweid, non loin d’Al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï. Bilan : quinze militaires décédés. A en croire un colonel de police, les éléments de l’EI ont, avant de battre en retraite, miné les alentours d’un poste de police du Cheikh Zouweid dans le but d’empêcher l’arrivée des renforts et ils se sont positionnés sur les toitures des immeubles environnants de sorte à attaquer le bâtiment avec des lance-roquettes. C’est alors que des chasseurs F-16 des forces loyalistes ont bombardé les positions rebelles, d’après des responsables des forces de sécurité et un témoin.
Selon des responsables de la sécurité et de la santé, 70 militaires et civils au minimum ont trouvé la mort lors de ces affrontements. A l’opposé, l’armée a évoqué, par voie de communiqué, un chiffre de 17 soldats morts et de 100 djihadistes abattus. L’importante différence entre ces deux bilans reste jusqu’à présent sans explication. Quoi qu’il en soit, l’armée égyptienne n’a jamais essuyé autant de pertes dans le Sinaï que lors de ces combats. Pour rappel, cette région est le bastion d’Ansar Beit Al-Maqdess, qui est une filiale du groupe EI. A ce propos, ce mouvement égyptien, qui s’est récemment rebaptisé « Province du Sinaï » pour montrer son allégeance à l’EI, a revendiqué, via un communiqué posté sur les réseaux sociaux, des attentats contre plus d’une quinzaine de barrages. Trois kamikazes y auraient pris part, selon cette source. Par la même occasion, Ansar Beit Al-Maqdess indique mener ces actions en représailles à la sanglante répression que subissent les pro-Morsi et ayant causé la mort de plus de 1 400 personnes.