Alors que la campagne électorale débute officiellement ce dimanche 4 mai, le Portugal entre dans la dernière ligne droite d’un scrutin décisif prévu pour le 18 mai. Ce rendez-vous électoral intervient dans un climat politique et économique tendu, deux mois après la chute du gouvernement de centre-droit dirigé par Luís Montenegro. Éclaboussé par des soupçons de conflits d’intérêts, le Premier ministre a été désavoué par un vote de défiance, après seulement un an à la tête du pays. Une instabilité politique qui n’a pas tardé à peser sur l’économie : au premier trimestre 2025, le Portugal est passé dans le rouge.
Le chiffre a pris de court les analystes : le produit intérieur brut a reculé de 0,5 % entre janvier et mars, alors que les prévisions tablaient sur une croissance modeste mais positive de 0,5 %. Selon l’Institut national de la statistique, le ralentissement s’explique par une consommation des ménages atone et des exportations en berne. Mais pour le Forum pour la compétitivité, think tank économique influent, la véritable cause est politique : la chute du gouvernement a érodé la confiance, fragilisant l’ensemble des secteurs économiques.
Une droite en difficulté, une gauche à l’offensive
À deux semaines du vote, ce revers économique complique la tâche de la droite modérée, désormais sur la défensive. Difficile dans ces conditions de maintenir sa promesse de croissance à 2,4 % pour l’année. L’opposition socialiste, elle, fustige les plus mauvais résultats économiques depuis la crise sanitaire de 2021 et appelle à un changement de cap. Pour le PS, cette détérioration conjoncturelle est une raison de plus de tourner la page le 18 mai prochain.