En plus de leur proximité géographique, le Portugal et l’Espagne partagent des élections particulièrement délicates pour les partis conservateurs au pouvoir. Mariano Rajoy en Espagne et Pedro Passos Coelho doivent convaincre leurs concitoyens du bienfait de l’austérité qu’ils ont imposée à leurs pays s’ils veulent emporter les législatives prévues d’ici la fin de l’année.
Les élections législatives auront lieu en automne au Portugal et en fin d’année en Espagne. Et au vu de leur issue en Grèce où elles ont coûté le pouvoir en janvier dernier à Antonis Samaras au profit du leader de gauche Aléxis Tsipras, l’inquiétude des Premiers ministres portugais et espagnol est bien réelle.
Le PSD (Parti social démocrate) de centre droit et le CDS-PP de droite, les deux partis de la coalition gouvernementale portugaise sont en mauvaise posture dans les sondages et ont décidé de faire liste commune pour réduire l’écart qui les sépare du PS (Parti socialiste), en tête des intentions de vote. En Espagne, le PP (Parti Populaire) de droite de Mariano Rajoy reste la première force politique du pays avec 25% des intentions de vote mais a chuté de vingt points par rapport à 2011 et est aujourd’hui talonné par les Socialistes du PSOE.
Tout comme les Grecs, les Espagnols et les Portugais ont beaucoup souffert des mesures d’austérité. Gel du salaire minimum, coupes dans les dépenses sociales, recul de l’âge de départ à la retraite, réduction des salaires des fonctionnaires, les gouvernements de la péninsule ibérique ont appliqué avec zèle les mesures impopulaires recommandées par leurs créanciers de la troïka dans le but de rééquilibrer les comptes publics et, finalement retrouver la confiance des marchés.
Le Fonds Monétaire International, la Commission européenne et la Banque centrale européenne ont déboursé 41 milliards d’euros il y a trois ans pour sauver le système bancaire espagnol et 78 milliards il y a quatre ans pour sauver l’économie portugaise.