Le Maroc a légalisé l’avortement en limitant l’interruption des grosses à des cas de force majeur.
Cette décision résulte d’un large débat engagé avec les experts religieux et les acteurs de la société civile, à l’initiative du Roi Mohammed VI, par une commission composée des ministres de la justice et des Affaires islamiques et le président du Conseil National des Droits de l’Hommes «CNDH ». Ces derniers ont remis au souverain, une copie de leurs recommandations, ce vendredi à Casablanca, précise un communiqué du cabinet royal.
Pour la commission, la libéralisation totale de l’interruption volontaire de la grossesse « IVG », n’est pas envisageable au Maroc.
Par le passé, hormis le cas des femmes enceintes dont l’état de santé était jugé en danger, les auteurs d’un avortement clandestin étaient passibles d’une peine de prison ferme de un à cinq ans.
L’écrasante majorité des Marocains, affirme la commission, «penche pour la criminalisation de l’avortement illégal à l’exception de quelques cas de force majeure, en raison des souffrances qu’il engendre et de ses répercussions sanitaires, psychologiques et sociales négatives sur la femme, la famille et le fœtus et sur toute la société », précise le cabinet royal.
Désormais, dans ce pays où la majorité de la société civile demeure encore conservatrice, l’IVG sera autorisée mais seulement pour les «quelques cas de force majeure», tels «la grossesse résulte d’un viol ou de l’inceste » et les cas de « graves malformations et de maladies incurables que le fœtus pourrait contracter » ou lorsque « la grossesse constitue un danger pour la vie et la santé de la mère ».
Avec l’évolution de la société marocaine, ce phénomène a pris une grande ampleur à telle enseigne que selon les associations, entre 600 et 800 avortements clandestins sont pratiqués chaque jour dans le pays et qu’une centaine de nouveau-nés sont abandonnés quotidiennement.
Etant donné que la loi ne peut, à elle seule, éradiquer ou atténuer ce phénomène, le Roi Mohamed VI a insisté sur la nécessité de la sensibilisation, la prévention, la diffusion et la vulgarisation des connaissances scientifiques et d’éthique afin d’immuniser la société contre les causes de l’avortement.
Les conclusions de ces consultations seront introduites dans le projet du nouveau code pénal en cours de discussions avant son adoption.