La presse indienne a rapporté hier lundi un nouvel accrochage entre les troupes indiennes et chinoises le long de la frontière himalayenne qui sépare les deux pays à plus de 4 000 kilomètres d’altitude, avec des victimes dans les deux camps.
Des sources militaires ont indiqué à l’AFP (Agence France Presse) que l’incident s’est produit le 20 janvier sur le col de Naku La dans l’Etat du Sikkim, dans le nord-ouest de l’Inde, un passage qui relie le Sikkim à la région du Tibet, en Chine.
Selon elles, une patrouille chinoise a tenté de traverser le territoire indien avant d’être repoussée. Des sources gouvernementales ont indiqué que quatre soldats indiens ont été blessés et que l’Armée populaire de libération (APL) chinoise compte un nombre de victimes dans ses rangs.
La Chine et l’Inde ne sont toujours pas d’accord sur certains points du tracé de la Ligne de contrôle effectif (« Lign of Actual Control », LAC), frontière de facto entre l’Inde et la Chine, ce qui explique la forte présence militaire des deux côtés et des escarmouches plus ou moins graves.
Une guerre éclair entre les deux pays en 1962 s’était soldée par une défaite humiliante pour New Delhi. Et depuis la morts de quatre soldats indiens en 1975, les deux puissances nucléaires se sont mises d’accord pour ne pas utiliser d’armes à feu sur cette frontière, un accord qui n’empêche pas les soldats de s’affronter, et violemment.
Des affrontements à coups de pierres, de poings et de gourdins ont fait en juin dernier des dizaines de morts. Ces affrontements sur la frontière sont souvent l’expression de tensions diplomatiques entre les deux pays et interviennent alors que la situation entre les deux pays est très tendue ces derniers mois.
L’Inde a pris des mesures de rétorsions économiques, interdisant l’utilisation de plus de 200 applications chinoises, gelant notamment la participation de compagnies chinoises comme Huawei à des contrats pour la téléphonie 5G et bloquant des marchandises chinoises dans des postes douaniers ou des ports.
New Delhi qui s’agace des liens étroits de Pékin avec le frère ennemi pakistanais et de l’influence grandissante de la Chine sur la région, notamment en mer de Chine. Et la Chine n’oublie pas que le Dalaï Lama est hébergé en Inde depuis des dizaines d’années.